Action gestuée : Est une action qui a été
conscientisée, analysée, à un moment ou à un autre, chaque fois que le
sujet aura pu identifier les contraintes inhérentes à la singularité
d’une situation prototypique.
Affordance : Concept avancé par Gibson dans son ouvrage publié en 1977 The Ecological Approach to Visual Perception.
Il est issu des travaux de Kurt Levin, qui seront mis en valeur par
Koffka un gestaltiste qui développe la thèse selon laquelle, les
phénomènes perçus sont des ensembles structurés et non de simples
éléments juxtaposés, ils sont censés posséder une forme (Kofka, 1935,
p.7). Ces valeurs sont le résultat de l’expérience d’une série de
réponses inconscientes d’images mémorisées. Il précise que la valeur des
choses émanerait d’une perception immédiate de l’objet qui éloignerait
ou rapprocherait le sujet qui les perçoit.
Déférence : Ce rapport de considération ou marque de respect que l’on porte à quelqu’un. Goffman, Les rites d’interactions, (1974).
Durkheim : Dans son ouvrage (Sociologie et philosophe PUF 1973.) différencie :
- les « règles substantielles »[1] qui peuvent être comprises comme se rapprochant de la loi commune, qui diffèrent
- des « règles cérémonielles » qui sont à chercher
du côté du symbolique et donnent un sens aux gestes produits en ce
qu’ils sont indissociables de cette empreinte liée à la première
compétence de l’enseignant : éthique et responsabilité
Empathie : La capacité de se mettre à la place de
l’autre. D’envisager le monde avec le regard et le ressenti de l’autre.
Comprendre l’autre pour mieux permettre la gestion d’une situation
d’apprentissage.
Enaction : L’homme et son esprit interagissent avec
le milieu dans lequel il se trouve, l’homme va toujours de le recréer,
se le re-présenter mentalement. « Au problème de comprendre comment
notre existence - la pratique de notre vie - est couplée à un monde
environnant qui apparaît empli de régularités qui à chaque instant sont
le résultat de notre histoire biologique et sociale. Trouver une voie moyenne :
pour comprendre la régularité du monde vécu dont nous faisons
l'expérience à chaque instant, mais sans autre point de référence que
nous-mêmes qui donnerait une certitude à nos descriptions et
affirmations.
En fait, tout le mécanisme d'auto-engendrement, comme
descripteurs et observateurs, nous dit que notre monde, en tant que
monde que nous présentons dans notre existence avec autrui, aura
toujours précisément ce mélange de régularité et de changement, cette
combinaison de solidité et de sable mouvant, si typique du vécu humain
quand nous le regardons de près. » Francisco Varela et Humberto
Maturana, Tree of Knowledge, p. 241 L’enaction est un concept
présenté par Gregory Bateson, Humberto Maturana et Francisco Varela. Ils
posent comme postulat en alternative au cognitivisme. Les esprits
humains s’organisent eux-mêmes en interaction avec leur environnement
Entretien d’auto-confrontation : Introduit en France
dans les années 80 par Von Cranach, ce type d’entretien consiste à
faire verbaliser les sujets en les confrontant à des traces de leurs
activités. Il est dit entretien d’auto-confrontation croisée lorsqu’il
est réalisé en présence d’un tiers ami. (Theureau 1997), (Clot 2000).
Gestes professionnels : Les gestes professionnels,
au-delà de leur caractéristique technique, portent et traduisent avant
tout la symbolique des principales actions, des actes et des gestes ou
micro-gestes d’un métier (Christian Alin 2010).
Gestes du métier : Anne Jorro fait ce qu’elle
appelle « une nécessaire distinction » entre les gestes du métier et les
gestes professionnels. Ces gestes du métier ont pour elle : « un effet
structurant dans l’activité ». Ils doivent être efficients sans
négociation de sens possible. Ils cimentent les habitus de la classe
(Jorro 2002).
Intentionnalité :
Concept remis à l’ordre du jour par Franz Brentano au début du XXème
siècle. « Ce qui caractérise tout phénomène mental, c'est ce que les
scolastiques du Moyen Âge nommaient l'in-existence intentionnelle (ou
encore mentale) d'un objet, et que nous décrivons plutôt, bien que de
telles expressions ne soient pas dépourvues d'ambiguïtés, comme la
relation à un contenu ou la direction vers un objet (sans qu'il faille
entendre par là une réalité), ou encore une objectivité immanente »
Franz Brentano, La Psychologie au point de vue empirique (1873), trad. Maurice de Gandilac, Aubier-Montaigne, 1944, p. 102.
Introspection gestuée : Posture réflexive du sujet
sur lui-même afin de contrôler mentalement le geste et/ou les
micro-gestes professionnels qu’il produit.
Jeu de situation : est une situation où l’étudiant
va apprendre à (Se) mettre en scène et ainsi pouvoir apprivoiser les
micro-gestes du métier. Notre intention est de leur permettre de
rencontrer un véritable espace de formation où ces gestes et
micro-gestes professionnels, vont pouvoir être joués et rejoués.
Lesne : Considère la formation comme un acte de socialisation. Le processus de socialisation passe par trois types de modes :
-M.T.P. 1 Mode de Travail Pédagogique de type transmissif à
orientation normative transmission de se savoirs de valeurs de normes.
-M.P.T. 2 Mode de Travail Pédagogique de type incitatif à orientation personnelle
-M.P.T. 3 Mode de Travail Pédagogique de type appropriatif centré sur l’insertion sociale de l’individu
(1994) Travail pédagogique et formation d’adultes. Eléments d’analyse, Paris : L’Harmattan, Education et formation.
Micro-geste : Est un ensemble de petits gestes
sensori-moteurs et énonciatifs, conscients ou inconscients qui
accompagnent et/ou portent la réalisation d’un geste professionnel. Un
micro-geste peut accompagner et/ou porter des gestes professionnels
différents.
Mode de jeu : Le mode de jeu en musique est un
ensemble de techniques du jeu instrumental, C’est à partir du mode de
jeu que le musicien va construire son interprétation. Le mode de jeu
explore les capacités de timbre des instruments.
Négatricité : Pour Jacques Ardoino, ce geste reflète
la capacité de vouloir et pouvoir déjouer par ses propres
contre-stratégies, les stratégies dont on s’est senti devenir l’objet de
la part d’autrui (Ardoino, 1977). Champ Enonciatif de Négatricité est
une situation de communication où au moins l’un des interlocuteurs remet
directement en cause le rapport de place issu du cadre énonciatif
(Alin, 1996, p. 98). Jacques Ardoino définit la « négatricité comme la capacité que possède tout être humain à déjouer les manipulations dont il se sent l’objet.
Phénoménologie : Doctrine de Husserl : « Toute
conscience est conscience de quelque chose ». Méthode philosophique qui
consiste à décrire les évènements tels qu’ils apparaissent à la
conscience. Il pose le problème de l’objectivité scientifique qui dépend
étroitement de la manière dont notre esprit est plus ou moins orienté
vers quelque chose. Il définit le rapport entre les actes de conscience
qui se rapportent à quelque chose (l’acte en mouvement, la ‘noèse’) et l’objet intentionnel (au regard du sens qu’il véhicule) tel qu’il apparait au sujet, le ‘noème’.
Pierce : Le signe triadique
Priméité : Chez Pierce, en sémiologie ce concept fait partie du signe triadique. Il peut être considéré comme étant la première impression, un peu comme le saisissement qui se produit lorsque l’on découvre une œuvre d’art qu’elle soit picturale ou musical.
Cette première impression est toujours globale,
instinctive, première dans le sens ou selon l’expression elle
nous saute aux yeux ou aux oreilles, c’est bien elle qui dans une
première émotion vient à nous et non l’inverse.
Secondéité : Chez Pierce, en sémiologie
ce concept fait partie du signe triadique. Il est intimement lié à la
notion d’expérience individuelle, le temps produit son œuvre et fait
son entrée dans l’observation d’un phénomène, en fonction de ce qu’il
produit dans L'instant ou de ce qu’il est censé produire. Au vu de
notre expérience, notre regard va ainsi pouvoir interroger
l’évènement.
Cette étape implique l’individu dans ce qu’il a de
plus singulier de personnel, dans le fait que notre mémoire
individuelle n’a pu se façonner qu’à partir de la somme de nos
propres expériences enregistrées en mémoire.
Tiercéité : Chez Pierce, en sémiologie
ce concept fait partie du signe triadique, il est intimement liée
aux habitus culturels, ce concept vient donc par nécessité, comme
l’explicitation du processus triadique. En ce qui nous concerne pour
l’étude des micro- gestes professionnels, il met l’acte en situation
dans une relation d’interaction sociale. Intimement lié aux codes
physiques et culturels qui font loi dans la société.
Dans notre cas, dans le cadre de la classe ou de l’amphi, si la
secondéité reflète l’objet vu par le sujet, la tercéité en serait
d’une certaine manière le même objet passé au crible du regard porté
par une société ce que les sociologues appellent les normes de la tribu.
Pulsation : Battements réguliers perceptibles dans la musique
Registres : Est une façon de voir et de présenter le
réel. Intrinsèquement lié à la qualité de la relation éducative. Nous
avons retenu trois registres : Celui de l’instruction celui de la
médiation/régulation et celui de l’autorité. Trois composantes de la
relation éducative.
A l’intérieur de ces registres pédagogiques les micro-gestes mettent
en jeu différentes modalités de gestes et/ou valences gestuelles :
- Gestes inductifs/Gestes injonctifs
- Gestes énonciatifs
- Gestes persuasifs efficaces
- Gestes punitifs non efficaces
Sens : Ce que l’on comprend et/ou que l’on perçoit (voit ou entend)
Signifiant : Le signifiant est une des deux faces du
signe linguistique avec le signifié. Saussure le définit comme étant
l’image acoustique l’empreinte globale laissée dans notre mémoire et qui
associe pour un mot son empreinte sonore et par là même son sens. « Le
lien unifiant le signifiant et le signifié est arbitraire, ou encore,
puisque nous entendons par signe le total résultant de l'association
d'un signifiant à un signifié, nous pouvons dire plus simplement : le
signe linguistique est arbitraire. » (SAUSSURE, 1964) Cours de linguistique générale PP. 98-101.
Signe : La combinaison du concept et de l'image
acoustique : mais dans l'usage courant ce terme désigne généralement
l'image acoustique seule, par exemple un mot (arbor, etc.). On oublie
que si arbor est appelé signe, ce n'est qu'en tant qu'il porte le
concept "arbre", de telle sorte que l'idée de la partie sensorielle
implique celle du total. L'ambiguïté disparaîtrait si l'on désignait les
trois notions ici en présence par des noms qui s'appellent les uns les
autres tout en s'opposant. Nous proposons de conserver le mot signe pour
désigner le total, et de remplacer concept et image acoustique
respectivement par signifié et signifiant (...) Cours de linguistique générale, Ed. Payot, 1964, pp. 98-101
Signifié : Le signifié est une des deux faces du
signe linguistique avec le signifiant. Le signifié désigne le concept,
sa représentation mentale.
Signification : Ce que l’on veut dire. Elle est adressée dans un contexte donné.
Situation d’enseignement : Dispositif de formation
où l’élève va rencontrer des objets d’apprentissage variés, où il va
être acteur dans l’exercice de différentes tâches où il va mobiliser des
savoirs, des savoirs faire et des savoirs être. La situation dépend des
contraintes spatio-temporelles et du cadre dans lesquelles elles se
déroulent.
Dans notre thèse nous avons retenu quatre situations prototypiques particulières :
- La situation d’imitation
- La situation de lecture
- La situation d’observation
- La situation d’exploration aux conduites créatives.
Somesthésie : Désigne l’ensemble des sensations qui
proviennent des capteurs sensitifs du système somatosensoriel situés
dans les tissus de l’organisme (derme, muscles, tendons, viscères,
poils…).
Tempo : Vitesse de la pulsation
[1] Op. Cit. GOFFMAN (1993) p.48.